C’est tout nouveau.
A l’initiative de Matthieu Orphelin (LRM) et Guillaume Garot (PS) plus de 150 députées et députés de sensibilités politiques variées, mais réunis par la conviction que la transition écologique et solidaire ne peut plus attendre, ont décidé d’unir leurs forces pour que soient portées et votées des avancées nouvelles à la hauteur des enjeux. Leur objectif est de prendre en considération la transition dans l’ensemble des politiques publiques menées avec pour seule boussole : l’intérêt général présent et futur.

Pour ces députés, l’urgence climatique mérite que le Parlement innove pour impulser et accélérer le changement : mobilité, énergie, consommation et production durables, agriculture et alimentation, biodiversité, sols et océans, climat, santé environnementale, priorité dans les investissements privés et publics comme dans les lois de finances, basculement des fiscalités et des régulations, solidarité, projet européen… les chantiers ne manquent pas et les solutions existent : elles demandent du courage politique.
Ils ont baptisé leur collectif : « Accélérons la transition » .
Je trouve cette initiative formidable. Le dérèglement climatique menace chacun d’entre nous. Nous avons donc tous le même intérêt à le contenir. Les causes sont connues et il n’y a qu’une seule solution : baisser drastiquement toutes nos émissions de gaz à effet de serre. C’est tellement énorme qu’on ne stabilisera le climat à un niveau vivable qu’en s’y mettant tous. Mais voilà, les jeux de rôles politiciens entre opposition et majorité et les contingences électoralistes empêchent la mise en place, sur le long terme, de politiques ambitieuses et contraignantes, forcément impopulaires. Le rapprochement de ces parlementaires est un beau début pour surmonter cet obstacle majeur. Est-ce l’amorce de cette Union sacrée pour le Climat que Nicolas Hulot appelait de ses vœux il y a quelques mois ? L’avenir le dira. En tous les cas, cela me donne de l’espoir.
Cela dit, il faut relativiser. Ces députés ne représentent qu’un quart des membres de l’Assemblée Nationale (154/576 – 26%). Ils sont rattachés à 7 groupes parlementaires : La République en Marche (99/308 – 32%), Les Républicains (5/104 – 5%), Le MoDem (17/46 – 37%), Les Socialistes (12/29 – 41%), l’UDI (9/28 – 32%), La Gauche Démocratique et Républicaine (2/16 – 13%), Liberté et Territoire (7/16 – 44%). Il n’y en a aucun du groupe des Non-inscrits, donc pas de Rassemblement National pas plus que du groupe de la France Insoumise. A un journaliste qui lui demandait si la FI allait répondre positivement à l’appel de Nicolas Hulot, Eric Coquerel a répondu : « Vous rigolez ? ». C’est quand même curieux pour un parti qui se dit en pointe sur le changement climatique et qui se revendique plus écolo que n’importe quel autre.
Par ailleurs, dans le collectif « Accélérons », à part Jean-Christophe Lagarde (UDI), il n’y a pas d’autre président de groupe parlementaire. Ça manque encore de locomotives et de wagons. Pour bien faire, il faudrait que d’autres députés, notamment FI et RN, rejoignent ce collectif. Pour y arriver, les simples citoyens que nous sommes pourraient, par courrier postal ou électronique, faire passer le message suivant à leurs député.es : « Je vous invite à rejoindre le collectif Accélérons ».
Accélérons !