Petites lignes TER

Et si on utilisait des trains beaucoup plus légers ?

Les rames qui circulent actuellement sur ces lignes sont lourdes et consomment beaucoup de carburant alors qu’en moyenne elles sont peu remplies. Un passager y émet environ 220 g/CO2/km . Soit autant que s’il voyageait tout seul dans une Rolls.

Tram train japon

Les mini-TER dont je parle ici sont des « voitures », comme on dit à la SNCF, pesant entre 5 et 10 tonnes. Elles offrent entre 15 et 30 places. Pour réduire l’investissement, au lieu de concevoir et construire de nouveaux mini-trains, on utilise des minibus routiers de série que l’on modifie pour les adapter au rail. Des boggies remplacent les trains routiers. Mais la carrosserie, le moteur et l’aménagement intérieur sont conservés. En partie de série et moins lourds, ces engins sont moins chers et beaucoup moins gourmands.

Au lieu de faire 1 ou 2 aller et retour par jour, comme cela arrive parfois, on peut en faire 10 (ou 20) pour une consommation de carburant plus faible et un moindre investissement. Avec une fréquence augmentée, les horaires correspondent mieux aux besoins de la population. La fréquentation augmente et le CO2 émis baisse jusqu’à 15 g/km/passager. Si la demande dépasse la capacité de la voiture, on peut augmenter la fréquence, par exemple un mini-TER tous les 1/4h au lieu de toutes les 1/2h, ou bien on fait circuler 2 ou 3 mini-TER l’un derrière l’autre. Aux heures de pointe, si nécessaire, des rames classiques peuvent continuer à circuler.

Un agent est présent dans la mini-rame. Il conduit ou pas. En effet, il est plus facile d’automatiser ces véhicules que d’autonomiser les voitures particulières. Les métros automatiques existent déjà, il n’y a donc rien d’infaisable. Et ce système peut adapter automatiquement la fréquence des trains à la demande.

Comme les voies ferrées sont profilées, avec moins de dénivelé et moins de virages, les distances et la consommation sont réduites par rapport au même trajet par la route. En évitant les aléas de la circulation, la voie ferrée permet également un meilleur respect des horaires par rapport au car.

Enfin, les minibus peuvent être modifiés de façon à pouvoir circuler aussi bien sur la voie ferrée que sur la route. Avec de tels véhicules hybrides, on peut développer des dessertes plus efficaces sans investissements lourds. Cela permettrait d’atteindre, par exemple, la zone commerciale ou l’hôpital.

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Et bien sûr, il est possible d’utiliser des minibus électriques à batterie comme il en existe déjà, ramenant ainsi les émissions de C02 par passager au niveau des performances des TGV.

Irréalisable, impossible, utopique ?

Ces mini-TER-là offriraient pourtant une excellente raison de garder et d’entretenir les petites lignes. Ils permettraient de proposer un meilleur service à la population. Et contribueraient fortement à l’atténuation du réchauffement climatique.

Les Japonais travaillent sur cette solution. Pourquoi pas nous ?

 

Jacques Boulan
25 mai 2018

 

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