
Les cadeaux publicitaires sont une calamité parce qu’ils poussent à la consommation.
On a l’impression d’être gagnant en achetant une chose ou un service auquel on n’avait pas pensé, pas besoin, pas envie et en recevant en prime un objet dont on n’a ni besoin, ni envie mais qui est gratifiant et surtout gratuit. Parfois, on reçoit même un cadeau sans l’avoir demandé, voire après l’avoir refusé, et cela en contrepartie de rien du tout. Le surcroît de consommation engendrée par la publicité est responsable d’une part importante de nos émissions de gaz à effet de serre. Celles-là même qu’il faudrait réduire radicalement et vite. La fabrication et la livraison des cadeaux eux-mêmes représentent une importante consommation de matières premières et d’énergie. Et ça, c’est pas bon pour le climat.
Les cadeaux publicitaires sont une calamité parce qu’ils contribuent aussi à alimenter le fleuve de déchets que l’on laisse derrière nous et dont une partie se retrouve dans les océans à faire crever les poissons. Et ça, c’est pas bon pour la chaine alimentaire, pas bon pour l’avenir.
J’ai plusieurs idées pour mettre un frein à ces pratiques nuisibles :
1 – Appliquer une taxe (droit d’accise) dissuasive sur toutes les prestations de publicité. Pourquoi pas 50 % ou même 100% ?
2 – Taxer les cadeaux publicitaires envoyés par courrier ou messagerie. Pourquoi pas 5 € par envoi quelque soit sa taille ?
3 – Interdire carrément les cadeaux, y compris les offres promotionnelles qui poussent à la consommation du genre « 3 pour le prix de 2 ». Seules seraient autorisées les remises, ce qui dans l’exemple précédent donnerait « 33% de remise ».
Radical ? J’assume.
On doit faire ce qu’il faut pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre tels qu’adoptés à Paris lors de la COP 21. On ne peut négliger aucune piste. Et se passer du superflu ne devrait pas être trop douloureux.
Jacques Boulan
24 mars 2018
J’ai choisi ce sujet parce que je viens de recevoir trois cadeaux. J’ai été vraiment gâté. Ce n’est pourtant pas mon anniversaire.
Le premier, arrivé cette semaine, est un stylo-bille de l’Unicef protégé par un sachet en plastique à l’intérieur d’une enveloppe d’appel à don. Il va rejoindre les dizaines d’autres stylos de mauvaise qualité qui fonctionnent mal ou pas du tout. Comme les autres, il finira dans la benne de la déchèterie.
Le deuxième, arrivé hier, est une sacoche en toile plastifiée sous blister plastique et rangée dans une enveloppe à bulle (pour éviter, sans doute, qu’elle se casse), envoyée par le Courrier International pour me remercier de mon renouvellement d’abonnement. Un chef d’œuvre d’emballage inutile. Encore une sacoche dont je ne sais pas quoi faire et dont j’avais refusé l’envoi lors du réabonnement. Je pense qu’elle échouera à la ressourcerie.
Le dernier, jamais 2 sans 3, arrivé hier également, est un étui de 10 capsules de mon café préféré offert par Nespresso. Celui-ci est glissé dans un autre étui cette fois imprimé à mon nom. L’ensemble est rangé, tout seul, dans une boîte de transport en carton ondulé. Nous sommes équipés à la maison d’une machine à café de cette marque. Plusieurs fois par an, nous passons une commande de capsules. Ces capsules offertes ne nous feront pas consommer plus de café.
Ce cadeau aurait pu me faire plaisir. Mais non, c’est trop de gaspillage, trop de CO2. Imaginez, pour 10 malheureuses petites tasses de café, toute l’énergie nécessaire à l’usine pour ajouter un sur-étui imprimé en quadri en un seul exemplaire, le ranger tout seul dans une boîte en carton, manipuler et déplacer celle-ci. Imaginez toute l’énergie nécessaire à La Poste pour trier, charger et transporter en camion ce petit colis puis retrier et le transporter en fourgonnette pour le déposer enfin dans ma boîte aux lettres. Vous croyez que je vais les jeter ? Non, non, là, les tasses, je vais les boire !